Un jour, ils ont dit ça (autiste à la Zabos Topic)

hi hi, je sais pas, mais au niveauu sémantique, quand même, c'est quéqu'chose...

j'invoque les mânes de Beckett et je ponds un billet la dessus, passkeuh vraiment, on est dans une drôle d'époque où le langage ne fait même plus sens...

comme promis...


« Les mots ne comptent pas ; ce qui compte, ce sont les réalités. »

François FILLON, 24 septembre 2007



Monsieur Fillon,

Votre déclaration au matin m'a tiré du sommeil alors que je m'étais endormi avec France-Un-Faux. Les mots semblent bien peu vous importer, ces mots que vous employez pourtant pour dire que la France est en faillite sans l'être ou pour motiver des préfets à rafler et expulser des sans-papiers.

Je passe sur l'insulte faite à tout-e-s ceux-elles qui s’acharnent à chercher le mot le plus juste, tout en sachant qu’il ne viendra jamais, à ceux-elles qui ne veulent pas avoir l’illusoire dernier mot. Je passe sur mes réalités qui sont, à n'en pas douter, bien différentes de celles d'un Premier Ministre.

A la terrasse d'un café de Belleville, je pense à ces personnes qui n'entreront pas dans vos statistiques.

Je pense à Lamine, jeune de 22 ans, mort dans un fourgon de la police nationale de France.

Je pense à Nelson, adolescent de 14 ans mort écrasé sur un passage piétons par une voiture de la police nationale de France.

Je pense à Ivan, gosse de 12 ans fils de sans-papiers, sorti du coma après avoir sauté d'une fenêtre pour échapper à la police nationale de France.

Je pense à cette femme sans-papiers de 51 ans dont on vient d'apprendre la mort alors qu'elle avait, elle aussi, sauté par une fenêtre pour échapper à la police nationale de France.

Je pense à ces libraires inquiétés pour avoir affiché sur leur devanture de ces mots qui ne comptent pas, des mots qui demandent des comptes à la police nationale de France.

Je pense à Bouna et Zied, comme tous les jours depuis deux ans.

« Les mots ne comptent pas ; ce qui compte, ce sont les réalités. »

On meurt beaucoup ces derniers temps, on saute aussi beaucoup aux fenêtres. L’appel du vide, sans doute. Le salut dans la chute. L’expression « mort de peur » au sens propre. « Les mots ne comptent pas. »

Je serai dans un peu moins d’une heure en bas d’une fenêtre, pour l’hommage rendu à cette femme morte j’y retrouverai des ami-e-s, des inconnu-e-s, des compagnon-ne-s de lutte. J’y retrouverai la rage et le deuil. J’y retrouverai la police nationale de France.

Nous crierons sans doute que le Pouvoir assassine, nous crierons des mots que vous n’entendrez pas, nous crierons nos frères et nos sœurs mort-e-s, nous crierons les morts qui, pour vous, n’ont pas plus l’air de compter que les mots.


Ubifaciunt


nb : une dernière question, monsieur Fillon, dans vos statistiques, comptez-vous les mort-e-s comme « reconduit-e-s à la frontière ? »

Citation :

Une automobile de course [...] est plus belle que la Victoire de Samothrace.

F.T. Marinetti (que j'ai confondu avec Mazzini dans un autre post, mea culpa) dans son premier Manifeste futuriste, publié à Paris en 1909.

Marinetti fût l'un des premiers "amis" de Mussolini dans le fascisme, et était gravement tordu... fasciné par la vitesse et la violence, chiant sur le passé, trouvant la guerre poétique et la société industrielle parfaite, il fonda le futurisme, mouvement esthétique et intellectuel italien complètement dément...

Argh... d'autant que le "charnier sublime" en parlant de Verdun n'est une citation ni de Marinetti, ni de Mazzini, mais de Gabriele d'Annunzio. C'coup-là c'est sûr (enfin, d't'façon tout le monde s'en tape, non sans raisons).

(Dans la famille des tanches, je vous présente Zabos, 29 ans, mâle de sexe masculin, espèce de caucasien dégénéré comme savent l'être les caucasiens et autres homo sapiens sapiens, poilu facial, formé dès son plus jeune âge à être un gros con, diplômé de la North American School of Gros Cons).

Les futuristes c'etait quand même des tarés, le mouvement avait aussi des adeptes dans la cuisine, je vous raconte pas le bordel quand les type testaient des nouvelles recettes. Y'en a même qui son mort.
J'vous en aurait bien fait péter une mais j'ai rien trouver on the internet. J'vais voir dans mes bouquins si j'trouve quelque chose, histoire que vous puissiez enfin inviter vos meilleurs ennemis à viendre manger a la maison.

Comme quoi les futuristes n'ont pas été totalement inutiles.

Citation :

La victoire de la Marne a une unité harmonieuse. Elle est ordonnée comme une tragrédie de Racine ou un jardin à la française.

Capitaine Raymond Recouly, officier d'Etat-major, 1914.

Il vivrait de nos jours, il serait fan d'Obispo.

Zabos a écrit:

Citation :

La victoire de la Marne a une unité harmonieuse. Elle est ordonnée comme une tragrédie de Racine ou un jardin à la française.

Capitaine Raymond Recouly, officier d'Etat-major, 1914.

Il vivrait de nos jours, il serait fan d'Obispo.

naaaaaan sérieux ????

splendide !!! je me suis plus marré que sur le "pierre feuille ciseau" de la Poï-cube

je la mets juste à côté de la grandiose des officiers français en 1958 qui déclaraient que les Sentiers de la Gloire allaient "à l'encontre de l'oeuvre magnifique de pacification de nos troupes en Algérie".

Non mais.


tiens cette aprème je file aux Invalides pour une expo sur le sexe et la guerre de 14 à 45, gniark gniark

Zabos a écrit:

Citation :

La victoire de la Marne a une unité harmonieuse. Elle est ordonnée comme une tragrédie de Racine ou un jardin à la française.

Capitaine Raymond Recouly, officier d'Etat-major, 1914.

Il vivrait de nos jours, il serait fan d'Obispo.

t'as la souce et la date précise, Zab, please ?

p. 87 de son bouquin, c'est tout ce que je peux dire. Je suppose que la phrase a été écrite au moins plusieurs mois après, en revenant sur les faits:

Jean Léry, pseudonyme de Raymond Recouly

Né dans l’Hérault le 14 juin 1876. Boursier du Voyage autour du Monde, agrégé de l’Université, correspondant de guerre du Temps en Mandchourie en 1904-1905, chargé de mission à travers le monde. Membre de l’Etat-major du 32ème C.A, lieutenant en 1914, capitaine en 1918.

Directeur après 1918 de la Revue de France, publie de nombreux ouvrages dont en 1924 Où en est l’Allemagne ? Comment la faire payer ?.

Auteur de La Bataille dans la forêt paru en juin 1916 chez Hachette, 126 pages, journal relativement suivi de son passage à l’Etat-major en Argonne, puis de récits divers (le rôle des sapeurs, récit d’une gare régulatrice, visite du château de Mondement un an après la bataille…).

D’après Norton-Cru dans Témoins:

Citation :

Recouly prétend raconter les poilus de son corps d’armée et de son armée en 1915, ce qu’il est vain de tenter, et il le fait sans esprit critique, en adoptant les versions officielles ; il écrit en journaliste […] un mince ouvrage pour réconforter le public : œuvre didactique alors, œuvre de propagande hier, œuvre de déchet aujourd’hui. […] Ces combats atroces qu’il n’a pas vu, Recouly veut les décrire. […] Quand le général passe une revue et décore les soldats descendus la veille des lieux de l’horreur [ici la forêt d’Argonne], Recouly les regarde sans comprendre car au lieu de pitié, voici ce qu’il éprouve : « Quel début dans l’existence, quelle magnifique entrée dans la vie ! ». […] C’est pourtant le plus médiocre des témoignages d’Etat-major, si inférieurs [à ceux des hommes de terrains] sauf ceux de J.-M. Carré, de Morel-Journel et de Delvert.

cimer !

- Dans une société de criminels [...] les innocents vont en prison.
- Qui a le droit de décider que la société est composée de criminels ? [...] Comment savez vous que votre société fait fausse route ? Comment faites vous pour savoir quand il devient juste de désobéir à la loi ?
- Vous le savez, c'est tout.

Philip K.Dick - Loterie Solaire

"quand on voit c'qu'on voit et qu'on entend c'qu'on entend, on a bien raison de penser c'qu'on pense"

ça c'est du la citation moi j'dis!

tiens en voyant la signature du Dag, ça me fait penser au camarade Toulouse Lautrec déclarant :

"Je boirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin"

salut à toi, l'ami albigeois !

Tiens je viens de lire une histoire rigolote sur Nanterre (pas mes rêves) que je connaissais pas..

En avril 68, les fachos d'Occident (avec à l'époque Madelin Longuet Devedjian & guests) veulent faire un meeting à la Mutualité et décident de venir tracter à la fac de Nanterre.
Manque de pot, une fuite et toutes les orgas de gauche sont au courant, ils laissent rentrer les fafs qui croyaient voir une résistance radicale dès l'approche de la fac.
Et blam, 10 minutes plus tard, 500 gars derrière une banderole "Fascistes qui avez échappé à Dien Bien Phû, vous n'échapperez pas à Nanterre".
Les 50 nazillons ont vite déguerpi.



(et je kiffe trop la banderole)

"L’arme la plus puissante dans les mains des oppresseurs, est la mentalité des opprimés !"

Steve Biko

Citation :

Le mot "liberté" ne signifie pas pour moi un point de départ mais un vrai point d'arrivée. Le point de départ est défini par le mot "ordre". La liberté ne peut exister sans le concept d'ordre.

Waouh, sympa le Metternich, diplomate autrichien artisan de "l'équilibre" des puissances européennes pour quasiment tout le XIXème siècle. Un genre de Debré père en plus roots... :-)

« J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même. »

Antonin Artaud

J'apprécie le côté concis

Sante Caserio, qui s'est fait au poignard le président de la république Sadi Carnot en 1894, au tribunal, aurait dit:

Citation :

« Eh bien, si les gouvernements emploient contre nous les fusils, les chaînes, les prisons, est-ce que nous devons, nous les anarchistes, qui défendons notre vie, rester enfermés chez nous ? Non. Au contraire, nous répondons aux gouvernements avec la dynamite, la bombe, le stylet, le poignard. En un mot, nous devons faire notre possible pour détruire la bourgeoisie et les gouvernements. Vous qui êtes les représentants de la société bourgeoise, si vous voulez ma tête, prenez-la ».

Léon Werth:

Citation :

« Il me revient sur Pétain une anecdote, qui, si je m’en étais souvenu plus tôt, m’eût épargné beaucoup d’inutile psychologie. Peu d’années après la guerre de 14, le sculpteur Brasseur avait eu la commande d’un monument commémoratif pour je ne sais quelle ville du Nord. On en montra la maquette à Pétain : un groupe de soldats et un officier. « C’est beau, dit-il, mais il faut faire l’officier plus grand que les hommes. »

— Déposition/Journal, avril 1942

Citation :

"Une partouze, c'est l'amour avec un grand tas"

Alexandre Breffort, rédacteur au Canard, mort en 1972. Champion du calembour qui déchire tout.

MAGNIFIQUE ZABOS..... !!!!!

JE LA RETIENS CELLE-LA

Citation :

Ô sport, tu es la Fécondité! Tu tends par des voies directes et nobles au perfectionnement de la race. (...) Le sport apportera à la famille, base de toute société viable, le renfort d'une santé reconquise et entretenue par le plaisir sain(...) Le sport épurera les lettres et tuera l'érotisme en lui enlevant ses lecteur

Baron Pierre de Coubertin

Citation :

L'Histoire, avec un grand H, est un éternel recommencement, chassez la et elle renviendra au Gallo

Max

Citation :

Les villes ont leur propre histoire. Mais elles ont aussi une autre
histoire, voire des milliers d’autres, petites et personnelles ;
l’histoire qu’écrivent ceux qui l’ont gardée dans un coin de leur
mémoire...

J’aime à m’en rompre les neurones ce genre de phrase.



Dulce Chacon dans son bouquin Voix Endormies. Je vous en conjure, lisez-le.