Très bonne soirée à l’Austrasique ce soir, à part que j’ai ramé pour réussir à régler l’appareil photo, surtout sur les Medef Inna Babylone, et que du coup, ça se ressent.
Marx Mallows + Medef Inna Babylone + Guérilla Poubelle.
On sent bien que l’on est à un concert des Guérilla Poubelle. Le public est fort jeunot et anti-star-ac-mais-avec-quand-même-la-coupe-starac.
Cela dit ça ne pose pas de problème majeur et les jeunes en question sont bien sympatoches pour la plupart. Certains assistent à leur premier concert étiqueté punk et par conséquent se sentent aussi bien très privilégiés que foncièrement rebelles. Je ne peux leur en vouloir, à leur âge, j’aurais réagit de même.
Les Marx Mallows, devant une salle molassone lancent leur set. Un peu un du pounk de skateur intelligent sur les bords, on dirait un genre de Green Day du premier album. C’est assez sympathique, ça correspond en particulier au public, mais c’est vrai aussi que ça ne va pas très loin. Cela dit, la prestation reste honorable, avec deux reprises, sans risques, Vandals et Ramones.
Le plat de résistance arrive avec les Medef Inna Babylone. Autant le dire tout de suite, je me suis pris une claque du diable. Redoutables. Ils arrivent avec leurs combis de travail oranges, s’installent et tabassent la scène avec entrain, le chanteur passant de l’assis au debout après un passage par le couché, avec de l’efficace trompette, ou flûte, ou cornemuse, ou bombarde. Le bassiste savate comme un diable, très concentré, à peine un sourire discret aux facéties syncopées du chanteur. Il ressemble de façon troublante à un Israélien rencontré en Thaïlande, d’ailleurs.
Le chant est parfois un peu fatigué. Je me comprends, non pas mauvais, mais la voix s’use assez vite et il doit utiliser le cri suraigu à plusieurs moments pour s’en sortir. Mais ça reste un détail. Des mouvements désarticulés, de la sueur, des mecs investis, un plaisir. Et puis surtout, ils apportent un truc à la musique, contrairement au Marx Mallows et aux GxP (si l’on retire le « jeu de scène » de ce derniers il ne reste pas énormément d’originalité) qui appliquent les bonnes vieilles recettes.
Devant moi, un môme blondinet de huit ans est totalement hypnotisé par la scène tandis que son père, énorme steack rasé, le « protège » du pogo. Un vaste sourire s’étale sur ma face à l’écoute de leur prestation, tandis que les batteries de mon appareil photo que je n’arrive de toute façon pas à régler rendent l’âme. Il n’y aura pas d’images de Guérilla Poubelle.
Medef Inna Babylone me laisse le sentiment d’un ensemble bien speed, très dense, très spontané et très cohérent. On peut le dire : une tuerie qu’un jeu de scène au feeling un poil décalé renforce. C’est bien un groupe de scène. Là, je réécoute les albums, et je ne vois pas le rapport. Si j’ai un conseil à donner, cramez vos albums d’eux si vous en avez, et courrez les voir sur scène, c’est vital.
De très loin, ils m’ont laissé la plus forte impression de la soirée. Pendant la pause avant GxP, je fais la connaissance d’une lyonnaise « cliente » du Blue Banana mais qui ne connaît même pas Skimo. Ce qui est une honte.
GxP. Les lycéens et collégiens sont en délire. Ma camarade Liszteria (alias Bloody Nouille) reconnaît même des élèves à elle dans le public. GxP bouge bien, fort, vite, et en plus c’est drôle. Mais, quoique fan des ex-Betteraves et assez amateur de GxP, bref avec des aprioris positifs, j’ai été un peu échaudé. Ils sont tout pourraves, ils surfent en permanence sur la vague de l’approximation, ils ont toujours un truc à dire. Une fois c’est drôle. Deux fois aussi d’ailleurs. Mais au bout de vingt fois, c’est plus drôle et ça fait même plus autodérision. Ils sont tellement tout de ce que l’on attend du groupe punk rebelle qui répète au garage qu’il en résulte un certain malaise. La déconne de GxP semble presque obligatoire, non qu’ils se forcent, mais elle ressemble à une habitude dont on ne se défait jamais et qu’il faudrait peut-être modérer. Cela dit, leur passage est excellent, dynamique à souhaits, dur de rester tranquille sur ses pieds. D’ailleurs, le public s’excite comme un dingue et des gens volent de partout, surtout parmi les lycéens, mais quelques vieux punks crêtés et deux trois skins égarés ne se privent pas non plus. Moi-même, malgré ma petite déception, je prends tout de même sérieusement mon pied.
Bref, encore une bonne affiche, encore un bon concert de Kanal Hysterik, merci Kanal Hysterik, et à bientôt Kanal Hysterik (le 16 avril pour Stage Bottles et G-String)