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 Interview de SCHMURTZ

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AuteurMessage
Anonymou
Invité




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MessageSujet: Interview de SCHMURTZ   Interview de SCHMURTZ EmptyLun 6 Juin - 14:02

1- Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Schmürtz, peux tu nous faire une petite présentation ?

Schmürtz est né en 2002 et a fait son premier concert en juin 2003 devant une quinzaine de personnes dont les Betty Cyclop de Bruxelles et Issue de Secours.
L'accueil du public a été chaleureux et encourageant.
Concept hybride sonore et visuel, Schmürtz propose des chansons en français sur une musique hérétique.
Morceaux de grindcore, hachés, tronçonnés
Rythmes technos bombardés
Textes crus, délirants, toujours crachés
Animations hypnotiques
Projections sociopolitiques

2- Tu abordes la musique d'une façon plutôt minimaliste, est ce que ça fait parti d'une politique ?

Je ne sais jouer d'aucun instrument. Je prends des sons à droite à gauche et je les monte sur ordinateur. Ca fonctionne assez bien.
Le principal c'est que ça fasse du bruit. Make noise not music.

3- Peux tu nous parler de ton dernier album ?

"Salaire facultatif" a été enregistré dans mon room studio en 2003. La pochette a été réalisée avec mes petits doigts à partir d'une BD underground belge.
Ca parle de sexe, du travail et de l'avenir avec une option sur José Bové. J'écris les textes sur des thèmes qui me touchent directement.
Ca ne simplifie pas l'écriture mais au moins je sais de quoi je parle. Les paroles sont en français et dispos sur le web.
"Salaire facultatif", 12 titres d'émotions brutes te vrillent les tympans sur des thèmes sociopolitiques radicalement incorrects.
Anarbabars : raconte des moments épiques que j'ai eu avec un célèbre anarchiste belge. Quelques accrocs dus à son opportunisme.
Capote : le sida fait toujours des ravages ici et là-bas. Ce titre fait la promotion du safe sex.
Europe : tout sur l'Europe, son hypocrisie, ses barbelés, ses prisons illégales. Régularisation de tous les sans papiers !!
Avenir : notre futur nous appartient. Pollution, nucléaire, couche d'ozone, incinérateurs, états sécuritaires, racisme. Les rêves de l'état sont nos cauchemars.
Lucie : pour ma fille Lucie née le 11 avril 2001. Accouchement, émotion, nuits blanches.
Travail : ce morceau est un condensé de l'excellent ouvrage "Le droit à la paresse" de Paul Lafargue 1880.
Rmi : c'est un rêve, une émeute à la CAF. Tant qu'il y aura des thunes il y aura des émeutes.
Berceuse : une berceuse que je chantais à ma fille.
Sexe : l'antisexisme ne doit pas tuer la sexualité.
José Bové : le célèbre syndicaliste de la Confédération Paysanne.
Othello : opération gendarmesque et Marc Dutroux.
Gendarme : toute la tactique du gendarme.


4- Dans quelle ligne vont se trouver tes prochains titres ?

Depuis cet album, j'ai huit titres de plus.
Il n'y a pas vraiment une ligne. Quand je fais un morceau ça vient comme ça. Je ne me revendique d'aucune référence musicale.
Des chroniqueurs comparent ce que je fais aux Bérus, Atari Teenage Riot, Kraftwerk.
Les prochains morceaux seront inspirés de Rotten sound (Russie), Purgen (Europe du Nord) et Altercado (Chili).
Au niveau des textes, c'est pareil. Ca me prend comme une envie de chier. Je peux en pondre cinq d'un coup et puis plus rien pendant plusieurs mois.
Le dernier texte que je viens d'écrire l'a été en cinq minutes sur un coin de table.
J'avais lu une chronique d'un de mes concerts à Bruxelles au Magasin 4 où je jouais en première partie de Costes. Le chroniqueur a trouvé mon set nul à chier.
Je me suis dit qu'il était temps de présenter Schmürtz en début de concert pour bien planter le décor, Schmürtz c'est de la merde.
J'ai testé samedi dernier au festival Bruits et Sons à Mouscron (Be), objectif atteint, le public était mort de rire.

5- Quelles sont tes activités en dehors du groupe ?

- Je bosse à temps plein.
- Avec ma compagne je m'occupe des enfants.
- Je participe à l'émission punk "Ecrasons la vermine" sur Radio Campus Lille tous les dimanches soirs de 18h30 à 20h sur le 106.6 FM,
écoutable en direct sur le web. J'y anime une chronique sur les alternatives concrètes ou alors je fais des billets d'humeur.
- Je m'investis dans le bouillonnant Kollectif Kokalane, lancé il y a un peu plus d'un an.
Vu que les activités sont très variées (organisation de concert, label, distro, fanzine, radio, TV) je m'y retrouve sans problème et je m'y sens bien.
Huit formations, qui vont de l'électro au post punk, en passant par le ska et la chanson française,
en font partie (Adolina, Asking Sally, Mayak, Schmürtz, Black Sheep, FTB Project, Ben et Béné, Nil Obstat).
On veut conquérir le monde et surtout devenir riches et célèbres.
Je fais surtout des prises de son live pour faire une compil CD de tous les groupes qu'on fait jouer sur l'année.
- Ce mois ci je finis une formation qui m'a pris quelques week end.

6- La chanson "Anarbabar" vise un militant de la Fédération anarchiste, sur son principe apparent de voie unique du militantisme, tu es pour la pluralité des luttes ?

"Anarbabar" parle du truculent Babar, membre de la FA, avec qui j'ai eu plusieurs très grosses prises de tête. Je dis les Anarbabars, car ils sont plusieurs à la FA à fonctionner de la même manière. Pour eux les anarcho punk ça n'existe pas, pour être anar faut être à la FA.
Dans le mouvement anarcho punk, il y a le célèbre slogan "Act locally, think globally"/Agir localement, penser globalement.
Les anarbabars en sont encore au schéma du grand soir où seule une organisation pourra changer les choses avec un fort mouvement de masse.
Pour eux le slogan anarcho punk est une ineptie, une perte de temps.
Et un jour ils ont changé de veste dans leur discours. Dans leur pratique rien n'a changé.
Je trouve que la FA, en tant qu'organisation, est un dinosaure. Des gens de Kochise et d'autres anarcho punk ont adhéré à la FA pour faire évoluer les choses.
Ils n'ont pas fait long feu.
Sur Lille, au milieu des années nonantes, le groupe anarchiste autonome Aktion a créé des ponts entre toutes les tendances anarchistes du coin, FA comprise, car chacun/e était dans son coin-coin. Aktion a arrêté toute activité au bout de deux ans. Aujourd'hui ces ponts existent toujours.
Parfois, la volonté de quelques personnes qui se regroupent par affinité va plus loin qu'une organisation.
Oui, je suis pour la pluralité des luttes.
Quand tu commences à te poser des questions et à esquisser des réponses tu t'aperçois que tout influence le reste et qu'il n'y a pas une lutte qui soit plus importante qu'une autre. Il y aurait plutôt convergence vers un constat : si rien ne change nous allons tout droit dans le mur. Après chacun/e a ses idées pour prendre le virage.

7- Que penses tu de la scène indépendante ?

Quand j'ai monté Schmürtz je voulais faire un truc sérieux: des textes clairs et revendicatifs, du baratin politique entre chaque morceau pendant les concerts
dans le but de faire réfléchir et/ou agir les gens ou leur renvoyer leur radicalité.
Dans las années nonantes, pas mal de concerts punk/hardcore se passait dans cet esprit et je trouvais ça enrichissant.
La formule fonctionne assez bien dans des concerts militants sinon plantage total.
J'ai eu des retours assez surprenant au début ; on me disait que c'était marrant. Comme je trouvais mes concerts "sérieux", ça faisait un sacré décalage.
Alors maintenant, je joue la carte déconnade tout en gardant un coté politique marqué et ça passe beaucoup mieux autant pour moi que le public.
Je joue principalement en Belgique francophone où l'autodérision est un sport national.
Pour revenir à ta question sur la scène indépendante, j'en pense pas grand chose vu que j'ai plus trop le temps d'aller à des concerts.
En plus, musicalement il n'y a pas grand chose qui me plaît, trop peu de concert grind/crust.
La scène indépendante que je connais est celle que je croise aux concerts où je joue et il n'y a pas beaucoup d'échanges dans ces moments là vu qu'on est assez concentré dans notre truc. D'où l'importance de tous les supports qui soutiennent la scène indépendante, fanzines, webzines, radios, distributions. On y chope plein d'infos.
Je ne fais pas de ska, du néo métal, du punk rock, du machin punk, Schmürtz n'est pas du tout tendance. Alors pour trouver des concerts c'est pas facile.
Les salles sont rares. Je suis radicalement incorrect, c'est pas non plus porteur dans les concerts militants.
La scène indépendante est indépendante de quoi ? C'est quoi cette scène ?
Dans tous les styles musicaux il y a une scène indépendante, des gens qui se démerdent pour monter des concerts avec des bouts de ficelle,
des groupes qui galèrent pour trouver des dates, des gens qui disent merde aux majors. A l'intérieur de ces scènes il y a de la compétition,
des rivalités, des rumeurs, des bastons, des ghettos, des connards et des conasses. La scène indépendante n'est pas une bulle où tout est rose.
Cette scène existe et c'est tant mieux. De toute manière, il faut bien jouer quelque part avant d'être riche et célèbre, non ?
Je joue le morceau Ghetthocratie, écrit par PA l'animateur vedette d'Ecrasons la vermine, qui parle des cloisonnements entre les différentes scènes musicales,
du manque d'ouverture. Avec le collectif Kokalane, on est en plein là dedans, car pas un seul groupe a le même style.
Ca passe du coq à l'âne en ska, chanson française, électro, emocore, post punk.
On apprécie pas forcément ce que fait l'autre mais on bosse ensemble, on est solidaire.

8- Y a t il une question que tu aimerais qu'on te pose ?

Que penses tu du retour de Gogol 1er ?

C'est assez pathétique. Un come back de plus, c'est très tendance.
Ce que je retiens d'eux : en 1988 je me suis déplacé pour rien à un concert à Mulhouse.
La date a été annulé car la veille à Strasbourg ils avaient balancé de la choucroute sur le public qui n'a pas apprécié du tout. Du matos a été pété.

9- Le mot de la fin ?

Eh ben j'en avais des choses à dire.
Un split CD avec Schmürtz dedans devrait sortir ainsi qu'un titre sur 2 compilations.
Je vais concocter un Live Room Studio album où la voix est terrrrrrrrrrible.
Le CD "Salaire facultatif", 12 titres d'émotions brutes, est toujours dispo contre 3 euros+port.
Si vous voulez voir Schmürtz dans votre ville, contactez moi.

Contacts :
Schmürtz : ba_philippe@yahoo.fr, http://schmurtz.chpunk.org
Ecrasons la vermine http://chpunk.org
Kokalane : kokalane@hotmail.com
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