Strauss-Kahn, l'affaire

Encore un défenseur ... de la thèse du complot

Citation :

DSK reçoit le soutien du géant du porno Larry Flynt

Un soutien de taille pour DSK. L'Américain Larry Flint, multimillionnaire de l’industrie du porno, a tenu à défendre l’ex-directeur du FMI qu'il estime "déjà coupable dans les médias".

"L'Amérique est un pays dans lequel les médias puritains adorent détruire la vie des gens, surtout s'ils sont riches et célèbres", déclare-t-il dans un entretien au Corriere della sera.

Et Larry Flynt de déclarer que l’hypothèse du complot lui paraît "plus que probable. Quand un homme de pouvoir se lance dans une campagne présidentielle, on n’imagine pas les forces qui se mettent en marche dans l’ombre pour lui barrer la route."

Démocrate convaincu, le géant du porno avait déjà soutenu Bill Clinton quand celui-ci était empêtré dans l’affaire Lewinsky, en 1998. Il avait proposé d'offrir un million de dollars à quiconque apporterait la preuve de l’implication d’un haut-responsable politique dans des affaires à caractère sexuel.
A lire sur Infobae.com

Marchandisation de l'affaire

Il y a un an, une femme de ménage d'un palace parisien, Hyatt sur la place Vendôme, se disait victime d'agression sexuelle par un membre de la famille royale qatari. Vraie ou pas, c'est à l'enquête policière et à la justice de se prononcer.
Mais contrairement à New-York, en France la direction a tout fait pour étouffer l'affaire et les policiers (commissaire ?) ont averti la victime qui souhaitait porter plainte que ça ne servait pas et que la plainte passerait dans la corbeille. Ce qui était fait, jusqu'à l'affaire DSK puisque la plainte est ressortie des tiroirs, celle-là même qui était passée sans suite.
Etats-Unis, plus démocrate que la France ?

Citation :

Mamadou Diallo, le frère de la victime présumée de Dominique Strauss-Khan, Nafissatou Diallo, a parlé pour la première fois dimanche 26 juin dans le Journal du Dimanche.

Il raconte le "calvaire" de sa soeur qui "pleure tous les jours" et qui "ne pourra jamais oublier ce qui s'est passé". "Que puis-je faire pour elle ?" s'interroge-t-il. "Sa vie est détruite. Elle est finie. Il n'y a plus rien à faire pour elle (...) Son honneur est sali. Comme celui de tout notre village."

Questionné sur une éventuelle responsabilité de sa soeur, il répond : "Au fond de mon coeur, je pense que ma soeur dit la vérité. C'est une femme pieuse qui est incapable de faire du mal aux autres. Elle est timide et travailleuse. C'est une bonne musulmane."

Le Nouvel Observateur

Trop de chaînes infos, trop de media (internet, journaux gratuits, radio, ...), trop de scoops, trop de blablas sur des rumeurs, pas de recul. En somme, pas d'information.
Semaine chargée où des infos sont passées en boucle quotidiennement. Une journée pour les otages (Si ! Si ! Les journalistes français d'Afghanistan prise en otage par les talibans pendant plus d'un an et demi sont libres et en France ! Certains penseront que cette actualité date d'il y a quelques mois), une journée pour le mariage du Prince Albert de Monaco (tout le monde s'en fout, mais les media ont bavé dessus des heures et des heures avec des sujets qui tournaient en boucle. Rumeur : la fiancée avait-elle l'intention de le quitter quelques jours avant le mariage ?). Un président qui se fait agressé physiquement aurait été traitée dans l'actualité pendant plusieurs jours il y a peu d'années. Aujourd'hui, on en parle qu'entre deux infos (Sarkozy s'est fait violemment tiré par un "mécontent". Comparution immédiate, peine et on passe à autre chose !).
Une information par jour. Ce qui se passe en Lybie, en Tunisie, en Iran sont traités en quelques mots dans les journaux télévisés ou en quelques lignes dans la presse écrite. Information dépassée. En-dehors de la date de prescription. Comme s'il n'y avait qu'un fait important par jour qui se déroulait dans le monde. Normal que les journaleux radotent quand ils se trouvent à l'antenne attendant ... un évènement sur le terrain.
Parlons de notre affaire, puisque c'est une affaire nationale, que dis-je ?, internationale ! qui fait jaser tout le monde puisque tout le monde à son idée dessus.
En quelques mots.

1ère acte : DSK accusé de viol.
La procédure américaine fait que le procureur charge l'accusé. La défense se tait devant les media. Tout fait donc penser que DSK est coupable. Mais il a des soutiens. Certains s'interrogent. Normal. Les proches, ou des personnes qui font un lien avec la personnalité de l'accusé, sa fonction, sa possible candidature à l'élection présidentielle. Le problème, c'est que des personnes le défendent à proférant des propos sexistes. Mauvais point pour l'accusé, mais s'il n'a pipé mot. Comme toute affaire, des rumeurs ou d'anciens faits remontent à la surface. Elles étaient sûrement prêtes à sortir avec sa probable candidature, mais c'était une occasion toute trouvée pour les sortir à ce moment.

Second acte : au bout de 6 semaines, on s'aperçoit que la plaignante a menti sur certains points. Il paraît que les services du procureur avaient des doutes sur la véracité des propos de la plaignante, et une conversation téléphonique passée avec un dealer. Elle est discréditée, non pas sur ce qui s'est réellement passée dans cette chambre, mais parce qu'elle a menti sur des points de son passé. Ni une, ni d'eux, les soutiens politiques de DSK veulent le retrouver pour les primaires socialistes. Hallucinant ! Ceux qui appelaient à la prudence pendant plusieurs semaines n'en abusent pas pour crier leur joie. Le mec est peut-être coupable. Ou il n'a vraiment pas été malin et s'est fait coincer bêtement, mais des gens voient en lui un présidentiable. Complètement délire je vous dis. Des adeptes qui attendent leur gourou comme un messie.

Troisième acte : ce n'est plus DSK qui est ciblé par les attaques mais la plaignante. En quelques heures, pleins d'informations sortis du chapeau s'attaquent à la crédibilité de la plaignante, à son passé avec des délinquants, à des rapports sexuels tarifés exécutés par la plaignante dans l’hôtel même, et en-dehors. On a encore du mal à savoir ce qui est vrai du faux par le nombre d'informations que nous recevons minutes après minute.

Quatrième acte : DSK, libre et sourire aux lèvres, s'amuse avec les paparazzis dans Manhattan. C'est ce que l'on appelle sûrement la com'. Ca marche, puisque là aussi, minute après minute nous apprenons ce qu'il a fait de sa journée normale : mangé dans un restaurant pas huppé, ballade en voiture, ...

Plein d'actes viendront ensuite, car on assèche pas un filon qui rapportent. Il paraît que l'affaire DSK est l'affaire qui a fait le plus parler d'elle après les attaques terroristes sur le sol américain en 2001. Plus fort que le décès de Michael Jackson dont on nous avait déjà gavé pendant des mois ! Mais en 6 semaines !

Personnellement, connaissant de loin DSK, s'il n'est pas coupable, mais laissons encore les enquêteurs travaillés, et les vrais journalistes enquêter, j'en serai ravi. D'une, parce qu'un innocent n'a pas à aller 68 ans en prison. De deux, parce que que comme pas mal de personnes, je le connais à travers la presse depuis des décennies et que ça nous rapproche. C'est sûrement ce qui est arrivé à beaucoup au début de l'affaire : parce qu'il le connaissait à travers l'écran, il ne pouvait s'imaginer que le personnage pouvait commettre à tel acte.
Une personne riche et célèbre peut commettre un viol. Et souvent les voisins n'auraient jamais pu penser cela possible. C'est pourquoi il ne faut jamais crier au complot dans les premières heures de l'affaire, ou s'attaquer à l'individu comme l'a fait violemment Bernard Debré sur DSK.

Les media qui jouent l'info 24h/24 ne sont pas en quête de vérité, juste de remplissage faits d'infos, de scoop, de rumeurs, de on-dit pour mieux vendre leurs espaces publicitaires.

Sans recul, comment comprendre ?

Citation :

DSK. Le rapport de l'hôpital où Nafissatou Diallo s'est faite soigner

D'après le New York Times, ce compte-rendu évoque une agression sexuelle grave, mais la défense pourrait quand même tirer profit de certaines phrases. Notamment, celles où la femme de chambre affirme qu'après l'agréssion, "elle a regardé Dominique Strauss-Kahn se rhabiller" -cette déclaration va à l'encontre de la dernière version des faits qu'elle a donné aux enquêteurs-.

Citation :

DSK. Les cartes magnétiques du Sofitel compliquent la situation

Le quotidien a reconstitué le scénario après l'expertise : "D’après les relevés de ces cartes, saisis dans les ordinateurs de l’hôtel, la femme de chambre a nettoyé la suite 2820, au 28ème étage, avant d’entrer dans la suite 2806, au même étage, à 12h06. Elle croise alors un employé du room service qui lui indique que la voie est libre".

"Puis, après 12h26, la clé magnétique de l’employée ouvre successivement la suite 2820 - pendant une minute au plus - puis la 2806", précise Le Figaro en citant des sources new-yorkaises.

D'après The Daily Beast, le procureur de New York, Cyrus Vance, aurait pris connaissance de l'expertise des cartes magnétiques qu'après avoir rendu publics ses doutes sur la crédibilité du témoignage de la femme de chambre.

Citation :

DSK : les cartes magnétiques du Sofitel, dernier atout du procureur

D'après les expertises révélées par le Figaro, après avoir quitté dans la précipitation la suite 2806 occupée par DSK, la femme de ménage s'est réfugiée très brièvement, moins d'une minute, dans la chambre 2820, inoccupée. C'est là que sa responsable d'étage la trouvera, avant de l'amener dans la 2806 pour se faire expliquer les faits. Cette version est livrée dès le début aux enquêteurs par la responsable d’étage du Sofitel et par Nafissatou Diallo.

Citation :

DSK. Anne Sinclair : "N'oublions pas ceux qui nous ont craché à la gueule"

Citation :

DSK. Nafissatou Diallo attaque le New York Post
Elle poursuit en diffamation le tabloïd américain et cinq de ses journalistes en raison d'articles la présentant comme une prostituée.

Citation :

Tristane Banon va porter plainte contre DSK
Selon son avocat, la jeune femme qui accuse DSK de l'avoir agressée en 2003 va finalement porter plainte pour tentative de viol.

Citation :

Dominique Strauss-Kahn, menacé d'une plainte pour tentative de viol par la journaliste et écrivain Tristane Banon, a chargé ses avocats français d'une action en justice pour dénonciation calomnieuse, ont-ils annoncé lundi 4 juillet.
Dominique Strauss Kahn "a pris connaissance de l'intention de Mme Tristane Banon de déposer plainte à son encontre", or les faits qu'elle évoque sont "imaginaires", indique un communiqué.
Par conséquent, Me Henri Leclerc et son associée Me Frédérique Baulieu "ont été chargés de rédiger une plainte en dénonciation calomnieuse contre Mme Banon", poursuit le texte.

Ca, c'est de l'info !
http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/images-insolites-dsk-bloque-dehors-1450314/
Ne cherchez pas à comprendre le travail journalistique.

Sur le net, les antisémites de droite (et de gauche) s'amusent de l'affaire.

Match de tennis : après s'être attaqué à DSK, les attaques se sont portées sur la victime. Aujourd'hui, on recrédibilise cette victime. Et demain ?

Citation :

DSK : deux employées du Sofitel disent avoir été invitées dans sa suite
Elles ont expliqué aux enquêteurs avoir décliné l'invitation.

Citation :

Des représentants de la communauté africaine défendent Diallo
Alors que les avocats de DSK ne comptent plus négocier, des associations ont exigé jeudi 7 juillet que Diallo "puisse obtenir un procès".

Citation :

DSK. Diallo travaillait au Sofitel grâce à une ONG
L'International Rescue Committee, une ONG très respectable et reconnue, a recommandé Nafissatou Diallo auprès du Sofitel.

Le syndicat du personnel de l'hôtellerie de New York a indiqué que Nafissatou Diallo, l'accusatrice de Dominique Strauss-Kahn, avait été placée au Sofitel par une association "très respectable" d'aide aux réfugiés vendredi 8 juillet.

La femme de chambre guinéenne âgée de 32 ans a été recommandée à l'hôtel par l'International Rescue Committee, a affirmé le syndicat. Mais cette même organisation s'est refusée à commenter à l'AFP l'information publiée initialement sur le site du Journal du Dimanche. "Le contrat d'embauche que nous a fourni l'hôtel indique que cette personne a été recommandée au Sofitel non pas par nous mais par la très respectable organisation International Rescue Committee qui vient en aide aux réfugiés", selon Peter Ward, président du syndicat du personnel de l'hôtellerie de New York.

L'ONG International Rescue Committee n'a cependant ni confirmé ni infirmé ces informations. "Il va sans dire que notre organisation aide les réfugiés à trouver un emploi mais nous ne prenons jamais la parole sur un cas particulier, nous avons des critères de confidentialité très stricts", a déclaré l'une de ses porte-parole, Lucy Carrigan.

Le New York Post, un tabloïd, avait écrit le 2 juillet que la jeune femme se livrait "régulièrement" à la prostitution et que Dominique Strauss-Kahn "avait refusé de la payer" après une relation sexuelle présumée le 14 mai au Sofitel de New York. Ces accusations ont été démenties par Kenneth Thompson, un des avocats de la victime.

Le Nouvel Observateur - AFP

Va comprendre, Charles !

Citation :

Brigitte Guillemette, seconde épouse de Dominique Strauss-Kahn, est économiste et consultante au sein de l’entreprise qu’elle a créée, "Euroscope consuting group".

Pourquoi avoir décidé de porter plainte en diffamation contre Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon ?

- Parce que rien de ce que cette femme raconte n’est vrai : je ne suis pas une de ses proches, ma fille Camille n’a jamais été une amie de Tristane Banon. Tous les propos qu’elle me prête sont faux. Nous sommes pris dans un délire glauque et malsain qu’il est grand temps de stopper.

Vous ne niez tout de même pas être la marraine de Tristane Banon…

- Entendons- nous sur ce que signifie ce terme de "marraine". J’ai rencontré Anne Mansoureh-Riahi (c’est ainsi qu’elle se présentait à l’époque) au début des années 90, c’est-à-dire bien après mon divorce d’avec Dominique Strauss-Kahn. Je dirigeais alors un groupe de communication, et je l’avais reçue sur recommandation d’un ami commun.

Nous ne sommes pas devenues "amies", même si nous nous croisions de temps à autres dans des cocktails ou des soirées. Un jour, Anne Mansoureh-Riahi m’a appelée en me demandant si je pouvais être la marraine de sa plus jeune fille, Anne-Caroline, qui avait alors 17 ou 18 ans et voulait se faire baptiser, pour se marier à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, avec un jeune homme très pratiquant, si je me souviens bien.

"Tu es la seule personne que je connaisse qui soit baptisée", m’a expliqué Anne Mansouret-Riahi. Devant son insistance, j’ai accepté de rendre ce service, d’autant plus qu’Anne-Caroline était adulte. Je suis donc sa "marraine", formellement….

Quelques années plus tard, j’ai appris qu’Anne-Caroline, qui s’était entre temps rebaptisée Tristane Banon, avait rencontré Dominique Strauss-Kahn pour l’interviewer. Je suppose qu’elle avait été recommandée par sa maman, mais en tout cas ni par mon intermédiaire, ni par celui de ma fille, Camille, avec laquelle elle n’était pas en contact. C’est d’ailleurs Dominique, à la demande de Tristane Banon, qui lui a donné les coordonnées de Camille.

Comment s’est passé la rencontre entre les deux jeunes femmes ?

Une première fois, Tristane Banon, qui a six ans de plus que Camille, l’a appelée en lui racontant qu’elle avait interviewé son père, que cela lui ferait plaisir d’en parler. Elles ont pris un café ensemble. Puis, Tristane a rappelé ma fille pour lui donner un nouveau rendez-vous, dans un café du quartier latin. C’est là qu’elle lui a dit avoir été agressée par Dominique.

Camille, qui était sous le choc, incapable d’imaginer que son père puisse faire une chose pareille, est rentrée à la maison en larmes. J’ai aussitôt passé deux coups de fil : le premier au père de ma fille – qui a vivement démenti ; et le second à Anne Mansoureh-Riahi.

"Tout cela n’est pas grave … De toute façon, je suis la maitresse de Strauss-Kahn", m’a-telle dit. Je me suis vraiment demandée où j’habitais… J’ai conseillé à cette femme de s’expliquer directement avec Dominique et d’éviter, à l’avenir, tout contact avec ma fille et moi. J’ai raccroché et depuis, j’en étais restée là.

Je n’ai évidemment jamais dissuadé Tristane Banon d’entamer une action en justice, je n’ai d’ailleurs jamais eu de nouvelles, ni d’elle, de sa mère. Si je porte plainte aujourd’hui, c’est simplement pour tenter, si possible, de rétablir la vérité et de préserver notre tranquillité. Je n’ai qu’une obsession : protéger ma fille.

Propos recueillis par Sophie des Déserts - Le Nouvel Observateur

Cirque médiatique

Interview de présumée victime. La journaliste émet des doutes sur la véracité du récit. Mais le procureur se laisse du temps pour réfléchir après le plan média de la défense.

Citation :

DSK. Une proche dénonce les questions brutales de Thompson

La femme, qui dit avoir eu une liaison avec l'ancien patron du FMI, raconte que l'avocat de Nafissatou Diallo lui a "couru après pendant une semaine".

Une femme qui dit avoir entretenu une liaison avec Dominique Strauss-Kahn explique dans le JDD publié dimanche 31 juillet avoir été contactée par l'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, et s'en prend à ses "questions brutales", "un peu comme dans un interrogatoire de police".

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/l-affaire-dsk/20110731.OBS7895/dsk-une-proche-denonce-les-questions-brutales-de-thompson.html

Elles courent, elles courent les rumeurs ...
La vérité s'enterre, s'enterre ?

Citation :

DSK et les hôtesses d'Air France

Après avoir reçu une lettre anonyme, les avocats de Nafissatou Diallo ont lancé un appel à témoins aux personnels féminins de la compagnie Air France, révèle jeudi Le Parisien.

Une missive anonyme venue du Canada, dont Le Parisien a eu connaissance, a alerté les avocats de Nafissatou Diallo. A en croire le cabinet de Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, le courrier révèle les comportements déplacés de Dominique Strauss-Khahn lors de ses voyages en avion, notamment via Air France. "La compagnie Air France dispose de quelques centaines de griefs émanant de clients, employés, membres d’équipage à l’encontre de l’homme soupçonné d’avoir abusé de votre cliente Mme Diallo", serait-il écrit. "Seuls des employés masculins devaient être affectés dans les salons première classe quand ce client [DSK, Ndlr] voyageait", révèle même la lettre. Des incidents qui ne semblent pas avoir fait l'objet de procédure judiciaire à ce jour.

Le duo Thompson-Wigdor fouille la vie de DSK à la recherche d'éléments à charge alors que le procureur Cyrus Vance s'est donné un peu de temps pour boucler son dossier et déterminer s'il y aura procès ou non. Pour les conseils de Nafissatou Diallo, cela ne fait aucun doute: DSK a abusé de son pouvoir précédemment comme il l'a fait avec la femme de ménage du Sofitel. Pour cette raison, ils ont lancé un appel à témoins aux personnels féminins d'Air France qui auraient eu à subir, au cours de leurs fonctions, des remarques grossières, des gestes déplacés ou des propositions équivoques de l’ancien patron du FMI.
"Des rumeurs sur des blogs d'hôtesses mais aucune plainte"

Ils ont par ailleurs chargé l'un de leurs enquêteurs privés en France d'interroger des employés de la compagnie française. Ainsi ont-ils eu vent d'un incident à l'aéroport de Los Angeles. Toujours selon Le Parisien, un cadre d'Air France aurait été contraint de prier fermement DSK de bien se tenir. Le jour même de son interpellation, à bord d'un avion Air France le 14 mai, DSK aurait gratifié d'une remarque désobligeante l'une des hôtesses. Des supputations vite balayées par la compagnie aérienne jeudi. Les syndicats d'hôtesses et de stewards d'Air France ont indiqué à l'AFP n'avoir jamais eu connaissance d'un "comportement inapproprié" de DSK envers les salariés de la compagnie.Ces syndicats, comme la direction d'Air France, ont par ailleurs fermement démenti toute politique consistant à ne désigner que des hommes en cabine quand DSK voyageait, comme l'affirme l'auteur de la lettre anonyme.

"On a eu des soucis avec certaines personnes connues mais DSK n'a jamais fait l'objet de remontées particulières ou de plaintes", indique de son côté Philippe Sportès, représentant Unsa. "Je l'ai déjà eu en client sur un vol moyen-courrier et c'est un client normal, sympathique et qui n'a posé aucun problème", ajoute-t-il. "Il y a eu des rumeurs sur des blogs tenus par des hôtesses mais ce ne sont que des rumeurs et aucune plainte n'a été déposée", précise le représentant d'un autre syndicat qui souhaite rester anonyme.

G.V. - leJDD.fr